Painkiller : mini-série captivante sur la crise des opioïdes aux USA
La mini-série « Painkiller« , disponible sur Netflix, revient en détail sur le fléau qui ravage l’Amérique depuis 30 ans : la crise des opioïdes.
Quiconque s’intéresse à l’actualité américaine connait forcément le sujet. La crise des opioïdes fait régulièrement la une, tant l’ampleur du désastre sanitaire qu’elle provoque est grande. La promesse faite par certains grands groupes pharmaceutiques d’éradiquer la douleur chez les patients se solde aujourd’hui par des centaines de milliers de morts. En cause notamment, l’OxyContin, un analgésique « miracle » proche de la morphine, aux effets addictifs ravageurs.
La mini-série retrace avec précision l’histoire de cette crise sociétale et sanitaire, à travers le témoignage de Edie Flowers (Uzo Aduba), une enquêtrice du bureau du procureur de Caroline du Nord. Et c’est presque par hasard, en enquêtant sur de fausses prescriptions médicales, que la jeune femme va découvrir l’OxyContin, fabriquée par le groupe Purdue Pharma. Un nouveau produit qui semble être très « populaire » auprès des médecins, au vu du nombre de prescriptions.
La mini-série s’ouvre alors des années plus tard, lorsqu’elle raconte à un nouveau groupe d’enquêteurs, son combat pour faire condamner la famille Sackler, propriétaire de Purdue Pharma. Et la démonstration est sans appel. Sous une forme quasi documentaire, « Painkiller » explore alors le sujet sous différents angles.
D’un côté, Purdue Pharma. Dirigée par Richard Sackler (Matthew Broderick), la firme minimise volontairement l’effet addictif du produit et ne jure que par le profit substantiel à venir. De jeunes (et jolies) commerciales sont engagées pour vendre l’OxyContin auprès des médecins. C’est notamment le cas de Shannon Schaeffer (West Duchovny), une jeune femme aveuglée par l’appât du gain.
De l’autre, les victimes. Et notamment Glen Kryger (Taylor Kitsch), un père de famille modèle, qui après un accident se voit prescrire de l’OxyContin. Son bonheur de retrouver une vie sans douleur va très vite se transformer en cauchemar, lorsqu’il devient totalement accro au produit.
Composée de six épisodes, « Painkiller » se montre très addictif (sans mauvais jeu de mot !) du début à la fin, tant l’exposé est brillant et captivant. On regrettera néanmoins quelques effets de réalisation un peu « too much ». C’est notamment le cas des visions de Sackler avec son oncle défunt, qui dénaturent un peu le sujet. Pour le reste, la mini-série créée par Micah Fitzerman-Blue et Noah Harpster (et réalisée par Peter Berg) signe un quasi sans-faute.
« Painkiller« , disponible sur Netflix. Avec également Dina Shihabi, Tyler Ritter, Carolina Bartczak, et Jack Mulhern.
Credit photos (c) Netflix.