Kodachrome : un road-trip père/fils très banal sur Netflix

Si vous aimez les road-trips père/fils qui vous donnent l’impression d’un scénario déjà vu 100 fois, alors Kodachrome est définitivement un film pour vous. Mis en ligne depuis hier sur Netflix, le film réalisé par Mark Raso n’offre aucune surprise au spectateur, l’ensemble étant conforme à ce que la bande-annonce dévoilée il y a quelques semaines laissait présager. Inspiré d’un article de 2010 paru dans le New-York Times relatant l’afflux massif de passionnés de photographie vers le dernier laboratoire capable de traiter la pellicule Kodachrome, le film nous entraîne donc sur la route, direction le Kansas.

Ben (Ed Harris), photojournaliste reconnu, n’a plus que trois mois à vivre, et décide d’aller faire développer quatre anciens rouleaux de Kodachrome récemment retrouvés. Il charge son assistante/infirmière Zooey (Elizabeth Olsen) de demander à son fils Matt (Jason Sudeikis) de les accompagner jusqu’au fameux laboratoire avant sa fermeture définitive d’ici quelques jours. Matt, qui n’a pas parlé à son père depuis 10 ans, travaille dans l’industrie musicale et est sur le point d’être licencié. Rejetant tout d’abord l’offre de ce voyage, il finit par accepter, puisqu’un détour par Chicago pourrait lui permettre de sauver sa carrière. Le road-trip vers le Kansas peut alors commencer.

Jason Sudeikis
Jason Sudeikis dans Kodachrome

Par ces quelques lignes, vous l’aurez compris, Kodachrome ne présente rien d’original : une relation père/fils qui n’existe pas, un père mourant en quête de rédemption, une jolie infirmière divorcée, parfaite pour ajouter un brin de romance entre deux reproches familiaux, et finalement les 4 rouleaux de pellicules dont le contenu ne fait aucun doute dès le début. Le manque d’originalité du scénario est heureusement sauvé par le trio Harris-Sudeikis-Olsen, tous trois impeccables de bout en bout.

Au-delà du road-trip pour le moins chaotique entre le père et son fils, Kodachrome joue aussi à fond la carte de la nostalgie. Si pour les passionnés de photographie la simple évocation de ce film mythique signé Kodak ravivera forcément des souvenirs, le personnage joué par Ed Harris est tout entier ancré dans le passé. Il navigue avec une carte routière plutôt qu’un GPS, et déplore que plus rien ne soit aujourd’hui physiquement présent, tout n’étant désormais que « data » et autre « poussière numérique ». La collection de disques vinyles de Matt, et une bande-son taillée sur mesure pour un road-trip en décapotable (au hasard, la superbe Just Breathe de Pearl Jam) parachèvent ce retour à l’ère de l’avant tout-digital. A noter, pour ceux qui se le demanderaient, que la chanson éponyme signée Paul Simon est évoquée dans le film, mais n’est pas au répertoire.

En résumé, Kodachrome n’est pas un mauvais film. Le scénario très classique et sans surprise est largement compensé par le casting, une belle photographie, et une bande-son très agréable. Enfin, on notera l’ironie d’un film qui affiche fièrement au générique de fin « filmé en 35mm Kodak », et qui se retrouve distribué par Netflix, donc visionné sur écrans télé, ordinateurs ou autres tablettes. (Netflix a acquis les droits de Kodachrome après son tournage).

Credit photos (c) Netflix.

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