Elvis Presley: The Searcher. un docu magistral sur le King.
Netflix propose à ses abonnés le fabuleux documentaire de 2018, « Elvis Presley: The Searcher« , qui retrace avec minutie l’histoire de la longue quête de celui qui restera pour l’éternité « The King ».
Tout commence un jour de l’été 1954 à Memphis. Elvis a 19 ans et travaille comme électricien lorsqu’il se décide à franchir le seuil du petit studio d’enregistrement tenu par Sam Phillips. La session ne donne rien depuis des heures, quand tout à coup, Elvis se lance dans une version « rock » d’un morceau de rhythm and blues, « That’s All Right ». Suivi par le guitariste Scotty Moore et le contrebassiste Bill Black, ce petit moment improvisé sonne juste à l’oreille de Phillips, et le premier succès d’Elvis vient de naître, presque par hasard… Sans interruption sonore, le documentaire nous transporte alors en 1968 dans les studios de NBC, où Elvis signe son come-back via un show à la télévision. L’artiste n’est plus monté sur scène depuis sept longues années, durant lesquelles il enchaîna les tournages de films souvent médiocres. Black et Moore sont toujours à ses côtés, et la magie opère instantanément. La renaissance du King est là. Mais que s’est-il passé toutes ces années, et que cherchait Elvis exactement ? C’est ce que le documentaire de 3h30 propose de comprendre, et le résultat est absolument passionnant.
Comme toujours en pareil cas, l’ensemble repose sur une multitude d’archives, souvent photographiques et sonores. Les interviews d’Elvis filmées sont plutôt rares, et on se contentera de l’écouter en voix-off. Il en va de même pour tous les intervenants: sa femme Priscilla, les musiciens qui le côtoyèrent, les journalistes, historiens de la musique, et de grands noms comme Bruce Springsteen, Tom Petty ou Emmylou Harris. La narration est multi voix, et l’analyse pertinente.
La première obsession d’Elvis était de sortir de la misère dans laquelle il était né. Toute la première partie du documentaire s’attarde sur la jeunesse d’Elvis, et sa soif d’absorber les différents styles musicaux, à commencer par le gospel qu’il adore. S’il n’a pas inventé le rock n’roll, Tom Petty affirme que le mélange créé de R&B, de bluegrass, de country, et de pop de crooner, n’appartenait qu’à lui. Et l’homme le savait bien. Tout comme il savait que son service militaire en Allemagne le tiendrait éloigné deux ans de son public, au risque de sombrer dans l’oubli. Ce ne fut pas le cas, mais les années 60 voient débarquer un autre style musical que le sien : Beatles, Stones, Dylan, etc… Lui se réfugie dans les films qui assurent sa fortune, et dans le gospel.
Jusqu’à la fameuse renaissance de 1968. Elvis est toujours Elvis, et la dernière décennie qui lui reste à vivre va le montrer : des concerts qui s’enchaînent les uns après les autres, les résidences à Vegas, ou le concert retransmis dans le monde entier par satellite depuis Hawaï. Elvis devient le King au détriment de sa santé et de son mariage, et meurt à Graceland le 16 août 1977.
« Elvis Presley: The Searcher« , réalisé par Thom Zimny, disponible sur Netflix.
Credit photos (c) HBO.