Contrecoups: un huis clos pesant bien trop classique

Parmi les nouveautés de la semaine sur Netflix, le thriller « Contrecoups » nous embarque dans un huis-clos aux accents hitchcockiens, porté par un casting 5 étoiles.

C’est l’histoire banale d’un huis-clos, celui où le braqueur se retrouve enfermé avec ses otages. Ici, point de banque pour décor, mais une magnifique propriété perdue dans les orangeraies de la Californie. Le cambrioleur déambule dans les pièces et s’apprête à partir lorsqu’une voiture surgit. Les propriétaires, un riche homme d’affaires et son épouse, viennent passer quelques jours dans leur résidence secondaire. La « rencontre » entre les trois se fait sans violence. Le dialogue s’instaure et de l’argent est offert en échange de la liberté. Le huis-clos s’installe alors, en décortiquant peu à peu la personnalité de chacun. Jusqu’à un final que l’on sent venir malheureusement d’un peu trop loin…

Des plans fixes, de longs travelings, et la petite musique qui va bien pour les accompagner. Il y a clairement des accents hitchcockiens dans ce thriller réalisé par Charlie McDowell. La part de mystère n’est évidemment pas oubliée. A commencer par les personnages. Pas de noms, juste le mari, l’épouse, le cambrioleur, et plus tard le jardinier. La « cohabitation » qui s’installe entre eux permet de mieux cerner les personnages. Le cambrioleur (Jason Segel) est fébrile, maladroit, et n’envisageait pas de se retrouver en pareille situation. Le mari (Jesse Plemons) est arrogant, sûr de lui, et crache sur toutes les basses couches de la société. Le duel entre les deux va crescendo, de façon assez classique. Reste l’épouse (Lily Collins), venue d’un autre monde que celui de son mari, et clairement pas heureuse en ménage. Les quelques deux jours passés ensemble vont servir de révélateur, pour finalement emmener le spectateur vers un final assez prévisible.

Les allergiques aux thrillers pesants et lents risquent bien de trouver ce « Contrecoups » ennuyeux. Il n’y a pourtant pas grand chose à lui reprocher. La mise en scène est élégante, la photographie soignée, et la tension monte au fil des minutes. Le casting est évidemment impeccable, avec notamment un Jesse Plemons qui semble jubiler à jouer une ordure qui se dévoile peu à peu. Loin d’être mauvais, le film manque cependant d’épaisseur dans son scénario, basé sur l’affrontement entre classes sociales différentes, et à priori irréconciliables. On ne peut que dire dommage face à ce thriller bien trop classique.

« Contrecoups« , disponible sur Netflix.

Credit photos (c) Netflix.

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