Ad Astra : l’Odyssée intime sublime signée James Gray
Après l’excellent The Lost City Of Z sorti en 2017, James Gray nous revient avec Ad Astra. Et si le premier cité nous entraînait au bout du monde, celui-ci nous transporte aux confins du système solaire, pour un voyage intérieur sidérant.
Roy McBride (Brad Pitt) est un astronaute aguerri, tout comme son père disparu depuis 30 ans lors d’une mission spatiale. Mais un rapport top secret laisse entendre que le géniteur pourrait être toujours vivant, et responsable de rayonnements mortels menaçant la Terre et ses habitants. Roy est alors envoyé dans l’espace pour tenter de reprendre contact avec ce père absent depuis si longtemps.
Si Ad Astra commence comme un pur film de science-fiction en reprenant les codes du genre, plus l’odyssée spatiale de Roy avance, et plus celle-ci devient intérieure. Car c’est bien de cela qu’il s’agit dans le film de Gray, et qui en fait toute sa beauté. La course-poursuite sur la lune ou les scènes d’action d’ouverture, laissent peu à peu la place à une oeuvre contemplative. Celle d’un fils, parti à la recherche de son père, et qui renoue avec ses émotions perdues, dans sa propre quête d’identité. Il n’y a plus qu’à se laisser porter par la voix off monocorde de l’astronaute, et se laisser dériver dans l’espace sur la magistrale partition musicale planante signée Max Richter.
Et si Ad Astra constitue la première incartade du réalisateur dans le domaine de la science-fiction, il n’en oublie pas ses thèmes favoris, à commencer par celui de la filiation. Plus le film avance et plus l’aventure devient intérieure et solitaire. Une longue réflexion sur ces liens qui se tissent et se dénouent entre les êtres. Ou comment passer de la fusion à la séparation. Et cette quête qui oscille sans cesse entre tristesse et mélancolie, est superbement portée par un Brad Pitt inspiré et bouleversant. Après son excellente prestation dans Once Upon A Time in Hollywood de Tarantino, l’acteur confirme que 2019 sera un bon cru pour lui.
Oeuvre introspective, contemplative et très épurée, Ad Astra pourrait ne pas séduire certains, allergiques à ce type de métrage. D’avance nous en sommes désolés pour eux, tant le voyage sidéral proposé par James Gray et Brad Pitt est sublime.
Ad Astra, en salles depuis le 18 septembre.
Credit photos (c) Twentieth Century Fox France.