The King of Staten Island, comédie géniale, douce-amère signée Judd Apatow
Inspiré de la vie de son comédien principal Pete Davidson, qui a perdu son père pompier le 11 septembre 2001, The King of Staten Island avait tout pour ressembler à un joli mélodrame. C’était sans compter sur le talent de Judd Apatow qui en a fait une savoureuse comédie biographique déjantée.
D’avoir perdu son père à l’âge de 7 ans, Scott (Pete Davidson) a vu son développement intellectuel et émotionnel fortement perturbé. Dix-sept ans plus tard, il vit aux crochets de sa mère (Marisa Tomei) et passe ses journées à glandouiller, à fumer de l’herbe avec ses trois amis losers, et à coucher avec Kelsey (Bel Powley), son amie d’enfance. Lorsque sa jeune soeur Claire (Maude Apatow) quitte la maison pour l’université et que sa mère entame une relation avec un pompier nommé Ray (Bill Burr), Scott voit son quotidien et ses émotions encore plus chamboulées. L’heure est venue pour lui d’affronter la réalité et de finalement faire le deuil de son père.
Le film entre d’emblée dans le vif du sujet, en nous présentant une galerie de personnages, dont Scott, assez déjantée. Seule la jeune Claire semble sortir du lot. On suit alors le quotidien de Scott, glandeur sympathique, qui navigue à vue dans la vie, et qui rêve d’ouvrir un restaurant/salon de tatouage. Sur un rythme effréné, les scènes et les situations plus ou moins délirantes s’enchaînent, le tout magnifiquement servi par des dialogues savoureux. Il faut attendre le dernier tiers du film pour basculer dans l’inévitable « réveil » et prise de conscience de Scott. Le tout devient alors plus émotionnel sans éviter certains clichés que l’on devine à l’avance.
Judd Apatow n’a rien perdu de son talent, et signe ici une comédie douce-amère de toute beauté. On ne rit pas spécialement aux éclats, il y a inévitablement certaines longueurs sur les 2h15 que dure le film, mais The King of Staten Island est un magnifique récit initiatique, un coming of age un peu tardif, porté par toute l’énergie de Pete Davidson.
The King of Staten Island, en salles depuis le 22 juillet.
Credit photos (c) Universal Studios.