L’Art du mensonge : la veuve et le vieil escroc

Et si cette nouvelle année cinématographique commençait avec un beau gros mensonge ? C’est exactement à quoi nous invite Bill Condon avec cet Art du mensonge, que manient si bien les deux protagonistes principaux du film.

Roy (Ian McKellen) est un escroc professionnel qui, en surfant sur un site de rencontre, pense avoir trouvé une proie facile en la personne de Betty (Helen Mirren), une riche veuve. Après un premier dîner, une relation amicale s’installe entre les deux octogénaires, et Roy pose finalement ses valises chez elle. Pensant pouvoir dépouiller facilement la fortune de Betty, Roy met peu à peu son plan à exécution, mais bien évidemment, tout ne va pas se dérouler comme prévu. A partir de là, difficile d’en dire plus tant L’Art du mensonge nous mène de rebondissement en rebondissement.

Si la première partie du film est plutôt réussie malgré quelques longueurs et répétitions, le jeu de la séduction entre ces deux monstres sacrés du cinéma britannique se regarde avec un certain plaisir. Puis les rebondissements entrent en scène, et voilà le spectateur transporté dans le temps et l’espace. De Londres à Berlin, et de 2009 à l’Allemagne Nazie. Et c’est probablement là que le film présente sa plus grande faiblesse. Un scénario assez rocambolesque où bien des twists à venir se devinent malheureusement par avance. Car c’est bien connu, dans un jeu du chat et la souris, le chat n’est pas toujours celui que l’on croit.

Malgré un point de départ largement exploité en littérature comme au cinéma, celui de l’arnaqueur (arnaqué ?), doublé de l’éternel héros rattrapé par son passé voyant ses plans chamboulés par les sentiments amoureux, L’Art du mensonge se laisse regarder sans déplaisir. On finit même par le trouver amusant malgré la noirceur que l’intrigue renferme. On le doit bien évidemment au formidable duo formé par Helen Mirren et Ian McKellen. Celle qui recevra le mois prochain un Ours d’honneur pour l’ensemble de sa carrière dans le cadre de la 70ème Berlinale, retrouve (enfin ?) un rôle à la hauteur de son talent. Et rien que pour cela, L’Art du mensonge mérite d’être vu.

L’Art du mensonge, en salles le 1er janvier 2020.

Credit photos (c) Warner Bros.

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