Avec La Mule, on retrouve le grand Clint Eastwood

Un an après l’innommable raté du 15h17 pour Paris, Clint Eastwood nous revient avec La Mule, son 38ème film en tant que réalisateur. Et à bientôt 89 ans, le géant du cinéma américain montre qu’il n’a rien perdu de son talent avec un récit drôle, touchant, parfois moqueur, et un brin mélancolique.

la mule
Clint Eastwood dans La Mule.

La Mule s’inspire d’une histoire vraie. Celle d’un horticulteur octogénaire, qui face à la concurrence des ventes de fleurs sur internet, va tout perdre. Son entreprise, son terrain, sa maison. Pour survivre, il va alors accepter de transporter des paquets pour le compte de trafiquants de drogue, et devenir la mule la plus âgée des Etats-Unis. Au volant de son vieux pick-up, il sillonne avec bonheur les routes américaines entre Chicago et le Texas. Une route qui l’a longtemps tenu éloigné de sa famille, au point de la perdre. Seule sa petite fille, sur le point de se marier, ose encore lui adresser la parole. Mais son nouveau job pourrait bien lui offrir un début de rédemption.

Celui qui avec ses derniers films célébraient les héros américains en tout genre, dresse ici plutôt le portrait de l’Amérique d’aujourd’hui. Celle où toute une génération âgée doit continuer à travailler, parfois en cumulant plusieurs petits jobs, pour survivre. Celle de cette même génération, dépassée par les bouleversements technologiques. En vieux papy ronchon, Earl Stone (personnage interprété par Eastwood) passe son temps à pester contre internet, et plus encore contre les téléphones portables. Et le tout avec une bonne dose d’humour. L’acteur réalisateur, dont les idées politiques sont connues de tous, semble trouver un malin plaisir à se moquer, et de lui-même, et des critiques qui lui collent à la peau. La brève rencontre avec un groupe de bikeuses lesbiennes est tordante de rire. Quelques piques balancées de-ci de-là aux trafiquants latinos ou aux Afro-américains, sont du même acabit. Mais comme souvent, l’humour cohabite aussi avec le drame. D’un Eastwood joyeux, chantant à tue-tête derrière son volant, on passe au Clint les yeux embués de larmes au pied du lit de mort de son épouse. Et si le film présente quelques répétitions dans son déroulé, le final est tout simplement superbe. Et nous n’oublierons pas de mentionner, même si c’est plutôt anecdotique en temps de présence à l’écran, l’équipe du FBI qui traque le Cartel et sa mule. Bradley Cooper, Laurence Fishburne et Michael Peña.

Au crépuscule d’une vie et d’une immense carrière, Clint Eastwood montre qu’il est encore capable de nous surprendre. La Mule, sortie sans doute trop tardivement aux Etats-Unis, auraient largement mérité quelques nominations aux Oscars. C’est en tout cas le film de la semaine à voir, avec l’excellent Green Book. Et on ne peut que se réjouir de savoir que le prochain film d’Eastwood, Impossible Odds, est déjà en préparation pour une sortie prévue cette année.

La Mule, en salles depuis le 23 janvier.

 

Credit photos (c) Warner Bros.

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