Tidelands : les sirènes australiennes de Netflix s’échouent lamentablement…
Si avec Marseille les français ont eu le droit de se demander ce qu’ils avaient bien pu faire à Netflix pour mériter une telle série, nos amis australiens vont pouvoir se poser la même question avec Tidelands. Plutôt prometteuse à la lecture du synopsis et visionnage de la bande-annonce, la première production australienne du géant californien n’est pas loin de toucher le fond de la médiocrité.
Quand Cal (Charlotte Best) sort de prison et revient dans sa petite ville côtière natale, elle n’aspire qu’à récupérer la part d’héritage de son père décédé des années plus tôt, qui lui revient. Elle va vite découvrir que son frère est à la tête d’un trafic de drogues et en affaires avec une communauté locale, les fameux Tidelanders. Ces derniers sont considérés par la population locale comme une sorte de communauté hippie vivant dans un endroit reculé de l’île. Ses habitants sont en réalité mi-humains mi-sirènes, mais personne ne croit à cette légende. A leur tête se trouve Adrielle (Elsa Pataky), sorte de gourou en mode sexy, d’abord énigmatique puis très vite menaçante. Pour une raison que nous garderons pour nous (pas de spoilers ici !), Cal se retrouve partagée entre les deux clans, les humains d’un côté, et les sirènes de l’autre. Si l’on s’arrêtait là, Tidelands pourrait ressembler à un thriller plutôt classique, orné d’un brin mythologique assez sympathique. Malheureusement, la série qui pouvait au départ faire penser à l’excellente Bloodline, se transforme très vite en grand n’importe quoi. Sur le fond, Tidelands ne cesse de multiplier les sous-intrigues : chaque clan a ses traîtres, ses taupes, et tout le monde couche à peu près avec tout le monde. Car Tidelands se démarque aussi par un côté sexy clairement assumé. Le budget soutien-gorge pour Elsa Pataky et certaines de ses collègues n’était clairement pas prévu par la production. Et de peur que le sexy ne suffise pas, on rajoute de la nudité et des scènes de sexe à intervalle régulier. Rien de dérangeant en soi, mais dans le cas de Tidelands, cela est tellement mal amené que la série ressemble parfois à un mauvais soap. Une sorte de Plus Belle La Vie au pays des kangourous, ou des sirènes en l’occurrence. Et les gros plans sur le joli minois de mademoiselle Best sont sympathiques mais vite lassants. Côté masculin, pas mieux, tous nos protagonistes semblent tout droit sortis d’une agence de mannequin avec club de fitness obligatoire. Et si sur le fond la série peine à convaincre, c’est surtout sur la forme que le bât blesse. Une réalisation qui multiplie les scènes courtes, souvent sur fond musical, et entrecoupées de sempiternels plans aériens par drone. Le résultat à l’écran est du plus mauvais effet.
Alors comme souvent dans ces cas-là, on cherche du réconfort du côté du casting. Charlotte Best (que l’on apprécie énormément) s’en sort très bien, tout comme les deux personnages masculins principaux, Aaron Jakubenko (Augie, le frère de Cal) et Marco Pigossi (Dylan). En revanche, du côté d’Elsa Pataky, le verdict est moins flatteur. Des répliques débitées sur le même ton monocorde tout au long de la série, et qui finissent par lasser très rapidement.
Au final, Tidelands est une vraie déception au vu du potentiel que la série créée par Stephen M. Irvin et Leigh McGrath semblait détenir. C’est malheureusement un échec sur toute la ligne, et même le final pourrait nous laisser sur notre fin, si saison 2 il n’y avait pas. Et en ce qui nous concerne, on n’est pas certain d’en vouloir une.
La première saison de Tidelands, composée de 8 épisodes de 42 minutes est disponible sur Netflix depuis le 14 décembre. En France, elle est diffusée sous le titre Terre de marées.
Credit photos (c) Netflix.