Un 22 juillet: récit glaçant et émouvant de la tuerie d’Utoya (Netflix)
Un 22 juillet, disponible depuis ce mercredi sur Netflix, retrace les attentats sanglants qui un après-midi d’été ensanglantèrent le centre-ville d’Oslo, mais surtout la petite île d’Utoya, où 69 personnes furent exécutées par un terroriste d’extrême-droite.
Le réalisateur Paul Greengrass, à qui l’on doit entre autres la saga Jason Bourne ou Vol 93 (retraçant le destin funeste de l’un des avions détournés le 11 septembre 2001) aurait pu choisir le sensationnalisme pour traiter de cette tragédie, adapté du livre One of Us de Åsne Seierstad. Il en va tout autrement. Greengrass choisit de raconter l’avant, le pendant et surtout l’après de la tragédie. La tuerie sur l’île d’Utoya, où un camp d’été de jeunes militants politiques se tient, n’est relatée que de façon assez factuelle et n’occupe que quelques minutes au début du film. Ce dernier se focalise alors surtout sur l’après, à travers la survie d’un jeune adolescent grièvement blessé qui doit apprendre à se reconstruire. Mais également par les yeux de l’avocat chargé de défendre le terroriste, par ceux du premier ministre de l’époque confronté aux rapports de la commission d’enquête, et bien entendu, par ceux de l’auteur de la tuerie.
Pendant plus de deux heures, Paul Greengrass relate les faits dans leur ensemble, de façon quasi journalistique. Les jeunes générations n’ayant pas ou peu connaissance de cet après-midi tragique de 2011 ont ainsi la possibilité d’avoir un aperçu global de l’événement. De la préparation des attentats au verdict du tribunal, tout est relaté avec un savant mélange d’intimité et de détachement. Ici, pas question de glorifier le terroriste ou son idéologie. Pas plus que de le faire apparaître comme une bête immonde. De même pour ce qui concerne les victimes. La douleur est certes palpable, mais rien qui jamais ne verse dans le larmoyant. Et c’est toute la réussite de ce 22 juillet. Un film qui malgré sa longue durée (2h20) ne souffre d’aucune longueur. Un récit parfaitement partagé entre tous les points de vue, où l’émotion sait gagner le spectateur à plusieurs reprises. Si le casting norvégien ne dira probablement pas grand chose à la plupart des spectateurs, il convient de souligner l’excellente prestation d’ensemble, et plus particulièrement celle du jeune Jonas Strand Gravli (dans la peau de l’adolescent blessé), ou celle d’Anders Danielsen Lie (Breivik).
Après sa présentation au dernier festival de Venise le mois dernier, Un 22 juillet est disponible sur Netflix et offre un récit glaçant (dans sa toute première partie) et émouvant, des conséquences des attentats qui frappèrent la Norvège en 2011. Un métrage maîtrisé de bout en bout, qui ne laissera pas le spectateur indifférent au terme de son visionnage.
Credit photos (c) Netflix.