« 18h30 » : une formidable web-série à découvrir sur Arte
Disponible sur le site internet d’arte.tv, la web-série « 18h30 » nous emmène en plan-séquence dans les pas de deux collègues, le temps de leur trajet quotidien entre la sortie du bureau et l’arrêt de bus. Et le résultat est de toute beauté !
« 18h30, c’est l’heure à laquelle Éric et Melissa, deux collègues, partent chaque soir du bureau pour rejoindre le même arrêt de bus. Cinq minutes quotidiennes, calées entre vie professionnelle et vie de famille, esquissant l’année qui verra ces deux-là se chercher, se trouver ou se manquer. Plus qu’une histoire de temps, « 18h30 » est avant tout celle d’un contretemps.«
Tout est dit, ou presque, dans le synopsis de cette web-série créée par Sylvain Gouverneur et Maxime Chamoux. Melissa (Pauline Etienne) vient d’être embauchée en CDD dans la boite où travaille Eric (Nicolas Grandhomme) depuis 13 ans. Les deux font connaissance en sortant du bureau et se dirigent vers le même arrêt de bus. Ce trajet quotidien de 5 à 6 minutes (durée de chaque épisode) est filmé en plan-séquence, et va s’étaler sur une année entière. A la manière d’une comédie romantique, les deux collègues partent sur un mauvais pied. L’histoire aurait pu s’arrêter là. Pourtant, au fil des jours et mois qui s’écoulent, Melissa et Eric se rapprochent, entre conversations liées au travail et celles de plus en plus intimes.
Outre la performance et la beauté des plans-séquences, ce qui frappe avant tout dans « 18h30« , c’est le réalisme qui s’en dégage. Cette relation avec un(e) collègue qui glisse imperceptiblement vers autre chose, chacun l’a vécue. Les moments de gêne, de non-dits, les regards échangés ou au contraire fuyants, démontrent au fil du temps qui passe l’évolution de la relation. Réalisme encore avec les changements de saisons. Les chemises et robes légères laissent soudain la place aux écharpes et aux blousons. Le soleil de la fin d’après-midi est remplacé par la nuit. Autre atmosphère, autre ambiance, où la pénombre renforce ce glissement vers plus d’intimité.
Porté par deux comédiens formidables, « 18h30 » fait mouche instantanément. De la difficulté à se parler à l’inconfort de se livrer, la série aux faux airs de romcom est une réussite totale. Derrière le parcours quotidien identique entre les tours de bureaux et les passerelles en béton, il y a bel et bien de la poésie. Celle du lien tissé entre deux êtres, fort et fragile à la fois.
« 18h30« , 22 épisodes de 5 à 6 minutes, disponible sur arte.tv
Crédit photos (c) Arte.
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