Sicario 2 : Ambiance tendue et thriller haletant !
Si Sicario s’est révélé être un petit bijou cinématographique de l’année 2015, l’annonce d’une suite a tout d’abord surpris quelque peu, puis a généré quelques inquiétudes chez certains. Denis Villeneuve ne serait pas aux commandes de cette suite, et le personnage d’Emily Blunt n’y aurait plus sa place. Puis la bande-annonce de Sicario, la Guerre des Cartels est apparue et les doutes se sont vite dissipés. Ce deuxième volet s’annonçait comme très prometteur. Verdict !
Sicario, la Guerre des Cartels a su garder l’essence même du premier volet grâce à Taylor Sheridan au scénario, et en se dotant du talent du réalisateur italien Stefano Sollima (Suburra, Romanzo Criminale et Gomorra). L’histoire reprend plus ou moins ou le film de Denis Villeneuve l’avait laissé. En mêlant savamment histoire contemporaine américaine aux frontières et celle plus universelle du terrorisme, le scénario de Sheridan est sur la papier assez simple : des terroristes islamistes profiteraient du trafic des cartels mexicains pour s’introduire sur le territoire américain en vue d’y commettre des attentats. Pour résoudre le problème à la source, un plan de barbouzes est imaginé : enlever la fille d’un baron de la drogue en laissant croire que cela vient d’un gang rival, et ainsi provoquer une guerre des cartels entre eux. Evidemment, le plan ne va pas fonctionner tout à fait comme prévu…
Josh Brolin et Benicio Del Toro sont de nouveau en première ligne pour ce deuxième volet. Si le premier nommé reste assez conforme à ce qu’il était dans le film de Villeneuve, l’évolution du personnage campé par Del Toro est beaucoup plus évidente. Sa longue errance en compagnie de la jeune fille enlevée (superbement interprétée par la jeune Isabela Moner) laisse peu à peu de côté le personnage froid qu’il était pour tendre vers plus d’humanité. Le concernant, on pourra néanmoins regretter un final un brin rocambolesque, qui on l’espère, n’aura eu comme seule justification que d’appeler à une suite à ce deuxième volet. Pour le reste, Sicario, la Guerre des Cartels alterne parfaitement entre scènes d’action déchaînées et ambiance plus intime. Le film de Villeneuve reposait principalement sur une atmosphère pesante et étouffante, que l’on retrouve ici de façon moins marquée, accompagnée de nappes sonores omni-présentes et parfaitement orchestrées. Quant aux scènes d’action proprement dites, la caméra de Sollima les capte à merveille dans une dynamique sublimée par les décors désertiques superbes qu’offre la frontière américano-mexicaine.
Ce deuxième volet de Sicario s’avère être au final une belle réussite. D’un démarrage plutôt lent, réussissant à instaurer parfaitement une tension qui restera présente tout au long du film, Stefano Sollima entraîne le spectateur dans une ambiance tendue de près de deux heures, où Brolin et Del Toro excellent dans leur rôle respectif. Une suite au film de Denis Villeneuve qui donne assurément l’envie d’en voir plus, dans un éventuel prochain volet. D’ici là, Sicario, la Guerre des Cartels est incontestablement le film de la semaine à ne rater sous aucun prétexte !
Crédit photos (c) Studiocanal GmbH / Richard Foreman, Jr.
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