Rambo : Last Blood, la mission de trop…
Avec Rambo 4, nous avions laissé ce bon vieux John, rentrant au pays, apaisé, et désireux de se la couler douce dans un ranch. Une conclusion satisfaisante pour l’un des deux personnages mythiques de la carrière de Sylvester Stallone. Hélas, c’était sans compter sur Tonton Sly qui a finalement décidé d’en remettre une dernière (?) couche, et bien mal lui en a pris…
Côté scénario, celui de Rambo : Last Blood pourrait tenir sur un ticket de métro. Gabrielle, la « nièce » de Rambo décide d’aller rencontrer son père biologique de l’autre côté de la frontière mexicaine. Abandonnée avec sa mère par ce géniteur qu’elle ne connait pas, la jeune fille veut comprendre les raisons de cet abandon. Malgré la promesse faite à Tonton John de ne pas y aller, la demoiselle va retrouver son père, et les ennuis qui vont avec… Car de l’autre côté du Rio Grande, tout n’est qu’histoire de gangs, drogues, prostitution, et violence. Tous ces méchants mexicains vont faire sortir ce bon vieux John de son ranch, et la boucherie va pouvoir commencer. Et ça va gicler très fort sur les murs.
Si la première partie du film est plutôt calme et de réalisation classique, il faut attendre la dernière demi-heure pour voir Rambo se déchaîner littéralement. Et lorsque que l’on dit Rambo, on serait presque tenté de dire que ce n’est pas lui, tant la fureur semble déconnectée du personnage. Certes le vétéran du Viêt Nam n’a jamais fait dans la dentelle, loin de là, mais il y a dans ce dernier opus, une haine en lui qui sonne faux. Un déferlement de violence gratuite (ou du prix d’une place de cinéma) qui ne serait pas choquante dans un film d’action aux accents gore, mais qui là, plombe le personnage. Si plusieurs références aux opus précédents apparaissent tout au long du film (des traumas de guerre toujours bien présents en passant par le couteau ou encore l’arc), tout le reste sonne à peu près faux: des dialogues un peu mielleux distillés lors d’une ballade à cheval pour nous convaincre que Tonton John a été un vrai père de substitution pour Gabrielle, aux gangsters mexicains sortis tout droit d’un assemblage de caricatures. En confiant la réalisation à Adrian Grunberg, Stallone a choisi cette fois-ci de n’être présent que d’un seul côté de la caméra. Le résultat aurait-il été meilleur si Stallone s’était filmé lui-même ? Pas certain, tant la faiblesse du film repose sur un scénario beaucoup trop pauvre.
Rambo : Last Blood dit donc adieu (à priori) à l’un des action-hero les plus emblématiques de ces 40 dernières années. Quatre décennies et 4 films où l’on aura su apprécier ce vétéran bousillé par la guerre. C’était sans compter sur ce cinquième volet, qui laissera un goût amer, tant la sortie du héros incarné par Sylvester Stallone est ici ratée. Dommage, vraiment dommage.
Rambo : Last Blood, en salles le 25 septembre.
Credit photos (c) Universum Film GmbH.