Le Parfum : un thriller lent et enivrant sur Netflix
Après son lancement le mois dernier sur la chaîne allemande ZDF neo, la série Le Parfum arrive à l’international (et donc chez nous) via Netflix. Six épisodes de 60 minutes, qui constituent une adaptation (très) libre du roman à succès de Patrick Suskind. Fini le 18ème siècle, l’histoire est transposée de nos jours, et le glauque est au rendez-vous.
Lorsque le corps mutilé d’une chanteuse est découvert, l’enquête policière va très vite se concentrer sur les cinq amis de la victime, qui tous se connaissaient depuis l’enfance. Un groupe soudé par une sorte de pacte conclu 20 ans plus tôt, autour de la mystérieuse disparition d’un enfant. Le Parfum va ainsi nous faire découvrir chacun des personnages en alternant passé et présent. Et si l’enquête policière pourrait sembler être le sujet principal de la série, elle se retrouve finalement relayée au second plan. Le présent a fait resurgir le passé, mais Le Parfum devient très vite une étude de personnages en explorant leurs traumas d’enfance et leurs répercussions à l’âge adulte. Difficile évidemment de rentrer plus en profondeur sur l’enquête sous peine de dévoiler l’intrigue. Mais Le Parfum reste de ce côté là fidèle au roman : est-il possible de manipuler les gens, de les pousser à commettre un crime par la simple senteur d’une effluve ? Un parfum peut-il être l’arme absolue de séduction ?
Si vous êtes en mal d’action, autant vous prévenir tout de suite, Le Parfum n’est probablement pas fait pour vous. Le rythme est très lent et s’adapte parfaitement au côté psychologique de la série. Si le groupe des six amis est au coeur de l’intrigue, le pivot central se trouve être l’enquêtrice chargée de l’affaire, Nadja Simon (l’excellente Friederike Becht). Au travers de ses propres dramas, Le Parfum va la conduire (et le spectateur avec elle) vers ceux du groupe d’amis, et le résultat n’est pas joyeux : déviances sexuelles, violences conjugales, fétichisme, impuissance ou encore proxénétisme. Tout est affaire de sexe, du début à la fin. Une galerie de personnages tous cabossés par l’enfance, et magnifiquement interprétés à l’écran. Les plus germanophiles d’entre vous sauront reconnaître un casting de premier choix avec la présence (en plus de Friederike Becht citée plus haut), d’August Diehl, Natalia Belitski, Christian Friedel, Ken Duken ou encore Trystan Pütter.
Côté réalisation, rien à dire, elle est soignée, et les nombreux flashbacks restituent à merveille la difficile période de l’adolescence, celle de l’apprentissage de la vie. Ce qui semblait être au départ un roman noir tourne finalement très vite au glauque avec des corps mutilés qui se multiplient au fil des épisodes. Au final, Le Parfum ne plaira probablement pas à tous. D’un genre particulier et à la narration très lente, la série parvient toutefois à entretenir le mystère tout le long des six épisodes. Intrigante et mystérieuse, finalement la série a toutes les qualités d’un bon parfum.
Le Parfum, 6 épisodes de 60 minutes, est disponible sur Netflix depuis le 21 décembre.
Credit photos (c) Constantin Film Verleih GmbH.
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