House of Cards : une dernière saison assez brouillon…
Avec la mise en ligne de la dernière saison de House of Cards, Netflix dit adieu à la série emblématique créée par Beau Willimon, premier grand succès de la plateforme avec Orange is The New Black. Une sixième saison qui bien entendu, n’est pas celle qui avait été pensée au départ, suite au renvoi de Kevin Spacey. Repartir d’une feuille blanche alors que trois épisodes étaient déjà en boîte, supprimer le personnage principal, telle était la tâche plus que compliquée assignée aux scénaristes de la série. Et sans surprise, cela se ressent dans le résultat de cette sixième saison de House of Cards.
Une saison qui s’ouvre donc trois mois après le décès de Frank ‘Francis’ Underwood. Claire est désormais aux commandes du pays, et bien évidemment, cela ne fait pas que des heureux. Dans le panier de crabes qu’est Washington, chacun tire la couverture à soi, au gré de ses propres intérêts. Une rebellion contre la désormais Présidente des Etats-Unis menée principalement par le couple Shepherd (Diane Lane et Greg Kinnear). Mais également par tous les protagonistes des saisons précédentes, et mieux vaut se souvenir de ce qu’il était advenu de chacun d’entre eux. Doug Stamper (Michael Kelly), Cathy Durant (Jayne Atkinson), Jane Davis (Patricia Clarkson) ou encore le Vice President Mark Usher (Campbell Scott), tous jouent au jeu du chat et de la souris, dans lequel il est parfois difficile de s’y retrouver. Un Gloubi-boulga assez brouillon où les scénaristes ont eu du mal à conserver une certaine cohérence. Certaines sous-intrigues peu intéressantes, probablement issues du scénario original, s’étirent parfois en longueur. Des flashbacks sur l’enfance et l’adolescence de Claire Underwood, sans grand intérêt. Et puis un final qui se met doucement en place, pour aboutir dans les toutes dernières minutes à une conclusion plutôt abrupte. Si saison 7 il y avait eu, le casting aurait été très allégé…
Reste bien évidemment Robin Wright, parfaite comme toujours, et qui porte entièrement cette dernière saison sur ses épaules. Celle qui peu à peu pris son envol dans les saisons précédentes est désormais aux commandes, et 30 ans de vie commune avec Frank Underwood, ont largement suffi à préparer son personnage. Un Frank Underwood que les scénaristes ont eu l’intelligence de ne pas simplement effacer d’un trait. Si bien sûr le personnage n’est plus là, pas même dans un simple cadre photo, l’ombre de l’ancien Président plane sur toute la saison. Pas un épisode où son nom ne soit pas prononcé à plusieurs reprises.
Au final, malgré un côté plutôt brouillon pour les raisons évoquées ci-dessus, cette dernière saison de House of Cards offre une conclusion satisfaisante à la série. La disparition du personnage principal accorde des circonstances atténuantes aux scénaristes, et l’on retiendra surtout, que House of Cards a su pendant six années nous divertir. Une série de haute qualité qui restera dans nos mémoires, comme dans celle de la télévision. Rien que pour ça, merci Beau Willimon et Netflix !
La saison 6 de House of Cards, composée de 8 épisodes, est disponible sur Netflix depuis le 2 novembre.
Credit photos (c) Netflix.
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