Disenchantment : une série fun, mais qui peut mieux faire ! (Netflix)

Disenchantment (ou Désenchantée pour son titre français), la dernière série d’animation signée Matt Groening, le papa des Simpson, est arrivée sur Netflix. Une première fournée de 10 épisodes qui nous transporte au Moyen-âge, suivre les aventures d’une princesse pas comme les autres. Oubliez tout ce que vous savez sur les contes enchantés où vivent heureux princes et princesses dans leur beau royaume. Avec Disenchantment, Bean (la princesse) est alcoolique, les fées magiques sont de vieilles prostituées, on y expérimente les drogues hallucinogènes, et même une orgie sexuelle avec des morses. Tout un programme ! Vous l’aurez compris, on est plus proche du Sacré Graal des Monty Python ou de Kaamelott, que des Rois Maudits de Maurice Druon.

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Luci, Bean et Elfo, dans Disenchantment sur Netflix.

Lorsque l’on fait la connaissance de Bean, on la retrouve dans une taverne entrain de boire, parier et provoquer une bagarre générale, avant d’être ramenée de force au château pour assister à son propre mariage. Le ton est donné. La jeune princesse adolescente est rebelle, et le mariage arrangé pour raisons politiques avec un quelconque prince idiot d’un royaume voisin, n’est définitivement pas pour elle. Le presque futur époux en sera pour ses frais. Elle, veut pouvoir déterminer ses propres choix, découvrir le monde, et vivre comme bon lui semble. Accompagné d’Elfo, un petit Elfe joyeux et naïf, et de Luci, son démon personnel caricaturé sous les traits d’un chat noir, le trio va se lancer dans des aventures moyenâgeuses assez classiques. De bagarres générales (les morts sont assez nombreux !) en forêt enchantée, Bean et ses amis évoluent dans un monde ou magie rime avec boucherie et beuverie. Si chaque épisode (appelé ici chapitre) est une aventure bien distincte des autres, il existe néanmoins un arc narratif qui court, de façon chronologique, tout au long de la saison.

Le problème principal de Disenchantment est bien évidemment de ne pas échapper à la comparaison avec Les Simpson. La première création de Groening est tellement cultissime depuis 30 ans, que le spectateur n’aura de cesse de vouloir émettre un parallèle entre les deux. On se contentera de dire que même si vous ne savez pas qui est Matt Groening, le simple coup de crayon définissant les personnages de Disenchantment vous sera forcément familier. Pour le reste, l’animation est parfaitement réussie, les décors très colorés sont superbes, et le travail des voix (on a vu la série en VO) est impeccable. Au rayon des bémols, c’est du côté scénario qu’il faut alors se tourner. Si l’ensemble présente assurément un côté comique, on regrettera un manque d’audace ou de désinvolture. Puisque un média comme Netflix permet ce qui n’est pas permis de dire ou montrer sur des networks traditionnels, autant se faire plaisir, et lâcher les chevaux ! Tant qu’à faire une série déjantée avec des personnages et des situations rocambolesques, autant y aller franchement. Visiblement, Groening et son équipe n’ont pas osé, ou du moins pas encore. Car cette première saison de Disenchantment n’est que le début, 10 autres épisodes ont d’ores et déjà été commandés. Et le final laisse effectivement augurer de la suite des aventures de Bean et sa bande.

En conclusion, Disenchantment est une comédie très sympathique qui se laisse regarder sans aucun problème. C’est fun, un poil déjanté, mais on aurait aimé y voir un peu plus de folie. Ce sera peut-être pour la saison 2, espérons-le.

Disenchantment se compose de 10 épisodes de 25 minutes, et est disponible sur Netflix depuis le 17 août.

 

Credit photos (c) Netflix.

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