#Anne Frank – Parallel Stories : un docu poignant avec Helen Mirren

Dans #AnneFrank – Parallel Stories, la grande Helen Mirren revisite le journal de celle devenue l’emblème de la Shoah, et met en parallèle le destin de cinq survivantes des camps de concentrations. Des routes qui ne se sont jamais croisées, et pourtant si similaires. Un documentaire italien signé Anna Migotto et Sabina Fedeli, qui rappelle ô combien, le devoir de mémoire reste un impératif de tous les jours.

Helen Mirren est dans la chambre d’Anne Frank, fidèlement reconstituée dans un théâtre de Milan. Elle pioche certaines entrées du journal, pour nous faire revivre le quotidien de la jeune fille cachée sous les toits d’Amsterdam. Parallèlement, une jeune fille (Martina Gatti) parcours l’Europe sur les traces des rescapées, et jusqu’à Bergen-Belsen où Anne et Margot Frank disparurent au début de l’année 1945. Photos et images d’archives complètent le récit, et les mots d’Anne Frank trouvent écho dans les souvenirs de cinq rescapées. Française, tchèque ou italiennes, elles avaient le même âge qu’Anne lorsqu’elles furent déportées. Accompagnées de leurs descendants, ces destins parallèles mettent en lumière, non seulement le traumatisme subi, mais également sa transmission de génération en génération. Si le temps efface la peine, ne transmet-il pas également la souffrance ? La fille d’une rescapée le résume parfaitement en déclarant « une partie de ma mère sera toujours dans ce camp de concentration ». Ou encore ce petit-fils, qui pour tatouage sur l’avant-bras, a choisi le numéro de déporté de sa grand-mère.

Si le documentaire n’omet pas de montrer tout ce que l’on sait déjà sur l’Holocauste et le régime nazi, il insiste fortement sur la nécessité de ne pas baisser la garde pour ne pas voir l’histoire se répéter. « Qu’avons-nous retenu de l’Histoire ? Il y a des néo-nazis partout qui continuent à s’en prendre à tous ceux qui sont différents » déclare l’une des rescapées. Mais malgré ces craintes, c’est une note d’espoir qui finalement domine ce documentaire. Ce même espoir qui n’a jamais quitté la jeune Anne et qui transpire à travers les mots de son journal. Elle rêvait de devenir écrivain, et comme le note cet historien, « imaginez un instant ce qu’elle aurait pu devenir. Quand on tue des enfants, on tue d’infinies possibilités ».

Pour les férus d’histoire, et de cette période en particulier, ce documentaire n’apportera rien de plus qu’ils ne savent déjà. Il est en revanche une chose certaine, c’est que l’histoire et le destin d’Anne Frank, aussi connus soient-ils, méritent d’être racontés encore et encore, à l’heure où les derniers témoins directs de cette période disparaissent peu à peu. Celle qui, à sa mort, n’avait pas 16 ans, est devenue immortelle grâce à son journal. Ses mots nous rappellent, à l’heure où certains déboulonnent des statues, que c’est justement l’Histoire qui permet de changer l’avenir.

Credit photos (c) Netflix.

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