Critique sans spoilers d’un RED SPARROW sans saveur.

RED SPARROW signe la quatrième collaboration entre Jennifer Lawrence et le réalisateur Francis Lawrence, après trois films de la saga Hunger Games. Il s’agit de l’adaptation du roman du même nom de Jason Matthews. Quelques mois après la sortie de ATOMIC BLONDE avec Charlize Theron, occasion nouvelle nous est donnée de retrouver un film d’espionnage porté par un personnage féminin en tête d’affiche. Cette fois-ci, point de Berlin au centre de l’intrigue, c’est du côté de la Russie que ça se passe.

Dominika Egorova (Jennifer Lawrence) est une jeune danseuse du Bolshoï, promis à un bel avenir, jusqu’au jour où un accident met un terme à ses rêves de ballerine. Elle est alors recrutée par son oncle contre son gré pour travailler au sein des services secrets russes. Ces derniers ont une école bien spéciale pour former les futures agents, les fameux moineaux. Tout repose sur l’art de la séduction, où le corps devient une arme à part entière. Dominika passe les sélections et son premier assignement sera de prendre contact avec un agent de la CIA, Nate Nash (Joel Edgerton) pour tenter de découvrir l’identité d’une taupe collaborant avec lui. L’espion américain a de son côté dans l’idée de soustraire Dominika aux griffes russes, pour l’amener à collaborer avec l’Oncle Sam.

Si la première partie du film est assez classique, et un peu longue, elle nous permet de découvrir comment ces deux agents se sont retrouvés là, et la raison de leur rencontre à venir. Le film peut alors embrayer sur l’intrigue en elle-même, à savoir un jeu du chat et de la souris et de retournements de vestes entre Nate et Dominika. Malheureusement pour le spectateur, c’est aussi le début d’un long ennui fait de bavardages, de déplacements entre Vienne et Budapest en passant par Londres, et de rebondissements qui finissent par tous se ressembler. Le final réserve évidemment, comme toujours dans ce type de scénario, une ultime pirouette censée laisser le spectateur bouche bée. Mais dans le cas de RED SPARROW, elle restera à peine entrouverte.

Après une bande annonce qui promettait beaucoup, RED SPARROW se présente finalement comme un joli gâchis. Avec un tel casting (Lawrence et Edgerton sont épaulés par Jeremy Irons, Charlotte Rampling, et Matthias Schoenaerts entre autres) et de beaux décors, ce « moineau rouge » peine franchement à décoller… On peut également déplorer l’insistance lors de la promo US autour des scènes de nu, de sexe, ou de tortures, dans le seul but d’attirer l’attention. Alors oui, Jennifer Lawrence est nue pour la première fois à l’écran, certes. Cela reste quand même très soft pour le spectateur. Idem pour les scènes d’interrogatoires ou de tortures, rien que l’on n’ait pas déjà vu dans ce genre de films.

Malgré un bon démarrage les premières minutes, RED SPARROW est donc un film largement ennuyeux, qui dure plus de deux heures. Un thriller d’espionnage sans grande saveur, sans action, et sans presque aucun suspense. Dommage.

Note : 2/5

Credit photos (c) 20th Century Fox.

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