Deutschland 89 : final un peu poussif pour la saga d’espionnage

Amazon a dévoilé ce vendredi dans certains pays comme l’Allemagne, Deutschland 89, la très attendue dernière saison de la saga d’espionnage commencée en 2015 avec Deutschland 83 (puis Deutschland 86 en 2018). Huit épisodes qui mettent un terme aux aventures de Martin Rauch et de ses petits camarades espions.

9 novembre 1989, le mur de Berlin tombe. Deutschland 89 s’ouvre sur cet événement historique et va s’atteler à en développer les conséquences, notamment pour les camarades de la HVA (service de renseignement extérieur de la RDA). Différence majeure de cette dernière saison, celle-ci va pleinement intégrer la réalité historique des faits, quand les deux premières n’étaient qu’une fiction élaborée dans un contexte réel, celui de la guerre froide. Deutschland 89 intègre ainsi dans son scénario, l’après mur de Berlin, avec notamment l’assassinat du patron de la Deutsche Bank par des terroristes d’extrême gauche, la chute du régime de Ceausescu en Roumanie, la volonté d’Helmut Kohl qui prône une rapide réunification des deux Allemagne, et bien sûr, le destin des anciens membres de la Stasi et de la HVA.

Nous ne dévoilerons, bien entendu, rien de l’intrigue en général, mais les lignes qui suivent contiennent quelques (petits) spoilers sur le destin des personnages. Lorsque la RDA disparait quasiment du jour au lendemain, plusieurs choix s’offrent aux membres de la HVA : passer de l’autre côté et collaborer avec les services de l’Ouest, choisir de rester chez le grand frère russe, empocher l’argent et disparaitre au soleil, ou tenter de sauver ce qui peut l’être en s’opposant au méchant capitalisme qui déferle sur la patrie. Martin Rauch (Jonas Nay) n’aspire qu’à retrouver une vie normale, celle d’avant son recrutement dans les services secrets. Pour cela, il doit en finir avec sa tante Lenora (Maria Schrader), et la tâche va s’avérer ardue. Il tente également de préserver la garde de son fils Max, que sa mère Annette (Sonja Gerhardt), désormais à Moscou, tente de récupérer via des agents du KGB. Martin est bien aidé par Nicole, la maîtresse d’école de Max, interprétée par Svenja Jung, nouvelle venue dans la série. Lenora endosse elle, la voix de la résistance et de la fidélité au régime déchu. Walter Schweppenstette (Sylvester Groth, plus excellent que jamais) se voit confier une dernière mission, et se retrouve sous couverture dans le milieu bancaire à Franckfort. Quant à Markus Fuchs (Uwe Preuss), il se verrait bien couler une retraite tranquille dans une somptueuse villa italienne au bord de la mer, après avoir emporté le magot avec lui. Ajoutez à cela la présence de la CIA, du BND (avec toujours Lavinia Wilson dans le rôle de Brigitte Winkelmann), et du KGB, et Deutschland 89 tourne rapidement à un règlement de compte et un sauve-qui-peut général.

D’une façon générale, ces huit derniers épisodes délivrent ce que l’on attendait d’eux. Un dénouement où trahisons et rebondissements entretiennent le suspense. Mais pour être clair, Deutschland 89 est la moins bonne saison de la saga créée par Anna et Jörg Winger. Si les deux premiers épisodes n’ont rien à se reprocher, très vite certaines longueurs apparaissent. On pense notamment à toute la partie où Martin Rauch, sous influence de champignons hallucinogènes, se retrouve embarqué avec les terroristes à Franckfort. Ou encore au périple de Lenora en Roumanie avec son compagnon de route de la Securitate, qui semble durer plus que de raison. L’ensemble peine à trouver un rythme constant, et laisse au final un léger goût de déception. Quant à terminer la série avec les images et les paroles de Donald Trump sur son mur à la frontière mexicaine, c’est au mieux complètement hors de propos, et au pire, carrément idiot.

En résumé, les amateurs de Deutschland 83 et 86 auront plaisir à retrouver une dernière fois les personnages qui ont fait le succès de cette saga passionnante. Mais on le répète, cette dernière saison n’est pas la plus réussie, ni la plus palpitante. A notre plus grand regret.

Credit photos (c) Amazon Prime / UFA fiction.

4 pensées sur “Deutschland 89 : final un peu poussif pour la saga d’espionnage

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Résoudre : *
33 ⁄ 11 =