Irrésistible : satire politique légère au casting irrésistible

Pour son deuxième long-métrage en tant que réalisateur, Jon Stewart s’attaque avec Irrésistible à un domaine qu’il connait par coeur, la politique américaine. Une comédie gentillette qui dénonce le système politico-financier électoral américain, où l’argent coule à flots.

Gary Zimmer (Steve Carell) est un ténor de la communication politique du camp Démocrate, qui se remet tout juste de la raclée prise par Hillary Clinton en 2016. Lorsqu’une vidéo d’un ancien Marine défendant les minorités devient virale, il voit l’occasion de répandre les idées progressistes dans un bastion rural Républicain. Fraîchement débarqué au coeur du Heartland dans un bled paumé et sinistré du Wisconsin, il entend bien faire de ce vétéran, le prochain maire de la ville. A grands coups de billets verts, la campagne attire l’attention du camp d’en-face, et Faith Brewster (Rose Byrne), sa grande rivale du camp Républicain, déploie à son tour l’artillerie lourde. Le grand cirque médiatique se met en place, et la bataille où tous les coups bas sont permis, peut alors commencer.

Ceux qui espéraient, en cette année électorale américaine, une satire au vitriol plutôt dirigée contre les Républicains en seront pour leurs frais. Le célèbre satiriste, dont le penchant Démocrate n’est pas un secret, tire de façon égale sur les deux camps. A travers sa comédie, Stewart se contente de dénoncer le système médiatique d’une campagne électorale, où des millions de dollars sont déversés à chaque élection, et où tous les coups tordus sont permis.

Ce qui est en revanche irrésistible, c’est le casting en place. Steve Carell, dont le talent n’est plus à démontrer, est hilarant dans son costume de snobinard Washingtonien débarquant chez les bouseux. Rose Byrne est en roue libre totale, en garce ambitieuse Républicaine. Mackenzie Davis, comme toujours, est lumineuse dans chacune de ses scènes, où elle incarne Diana Hastings, la fille du vétéran. Et ce dernier est interprété par l’excellent Chris Cooper, touchant et amusé de voir le cirque déployé autour de sa candidature.

L’autre force de Irrésistible, est le twist final, inattendu, sorti de nulle part et qui produit son effet sur le spectateur. Tout comme la scène de conclusion, déclinée en trois versions différentes, à l’image d’un scrutin électoral où toutes les possibilités sont offertes.

Si certains auraient sans doute espéré une satire bien plus piquante, Irrésistible reste une comédie agréable, portée par un casting cinq étoiles, et qui interroge sur un système qui frôle parfois l’absurdité.

Irrésistible, en salles le 1er juillet.

Credit photos (c) Focus Features, LLC.

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